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« J’ai envoyé par un indigène à sir Thomas Maclear des observations astronomiques et l’ébauche d’une carte. Celle-ci est très-imparfaite ; nulle position ne doit être considérée comme établie, ni publiée avant d’avoir été recalculée à l’Observatoire.

« Il y a beaucoup de risques par cette voie, mais de bien moins grands que si je m’étais adressé à mon ami le gouverneur. Une première carte et une multitude d’observations astronomiques ont disparu, ainsi que presque toutes mes lettres ; et quel que soit le danger que ce nouveau paquet puisse courir entre les mains d’un naturel, cela vaut encore mieux que de l’emporter avec moi sur des rives innombrables.

« La crainte de perdre mon journal me l’a fait confier à M. Stanley, avec mission de le remettre à ma fille, qui le gardera jusqu’à mon retour ; j’espère qu’il est arrivé à bon port.

« Je partirai d’ici dès que j’aurai mes cinquante hommes.

« L’inquiétude bien naturelle que j’éprouve, en sachant que mon fils Oswald traverse la région insalubre qui sépare la côte des highlands, aurait été triplée si l’expédition avait eu lieu telle qu’elle devait être d’abord.

« Je conclus en priant Votre Seigneurie de me permettre d’offrir mes plus vifs remercîments aux chefs de cette expédition, à la Société royale de géographie, à son Conseil, et à tous ceux qui ont souscrit pour envoyer à ma recherche. Personne au monde, je le sens, n’a de plus grands motifs de reconnaissance que

« Votre très-obéissant serviteur,
« David Livingstone,xxxxxxxxxx
« Consul de Sa Majesté dans l’Afrique centrale. »


À M. HENRY M. STANLEY, ESQ.
(Bureau du New-York Herald, 46, Fleet Street, Londres.)
« Foreign Office, 1er août 1872.
« Monsieur,

« Je suis chargé par le comte Granville de vous accuser réception d’un paquet renfermant des dépêches du docteur Livingstone, et que vous avez eu la bonté de remettre à l’ambassadeur de Sa Majesté à Paris, pour qu’il fût transmis au Foreign Office. Je suis prié en outre de vous adresser les remercîments de Sa Seigneurie pour avoir bien voulu vous charger de ces précieux documents.

« Je suis, Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,

« Enfield. »