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VIII. Je renvoie le lecteur au chapitre final, page 537.

IX. Il ne ressort nullement des lettres de Livingstone à M. Kirk, que toute assistance aurait été mal vue du docteur, à moins d’être procurée par M. Stanley. Livingstone ignorait complètement qu’une expédition anglaise venait à son secours. Dans cette ignorance, il me pria de faire pour lui tout ce qui serait en mon pouvoir ; mais les hommes, aussi bien que les objets dont il avait besoin, furent totalement payés avec des fonds anglais (voir d’ailleurs la dernière lettre citée, plus bas).

X. Mister Oswald Livingstone n’a pas du tout refusé d’accompagner la bande de M. Stanley, du moment où il a eu connaissance des lettres de son père. Il s’est retiré tout simplement d’après le conseil affectueux et médical du Dr Kirk ; et cela, parce que, dans l’état de santé où il se trouvait alors, il aurait été d’une extrême imprudence, sinon très dangereux, d’entreprendre le voyage de l’Ounyanyembé pendant la plus mauvaise de toutes les moussons qu’on ait vues dans le pays.

Je termine avec l’espoir qu’au retour de Livingstone, les sentiments que le Dr Kirk semble éprouver aujourd’hui pour le grand voyageur seront remplacés par d’autres, et que l’affectueuse intimité qui les a unis jadis se rétablira entre les deux amis qui ont exploré ensemble les bords du Zambèse et ceux du Nyassa. Je pense pouvoir promettre que le Dr Livingstone répondra avec joie et avec chaleur aux bons sentiments de son ancien compagnon.

Quant à moi, rien ne me serait plus agréable que de voir les poignées de main s’échanger entre tous. Livingstone connaît les sentiments que je lui conserve ; et le Dr Kirk peut être assuré que j’ai pour lui une sincère admiration.


La lettre suivante, arrivée au Foreign Office le 19 octobre 1872, et qui donne les dernières nouvelles qu’on ait reçues de Livingstone, prouve bien que le grand explorateur n’a jamais eu l’intention d’être impoli envers M. Kirk, ou d’attaquer sa conduite, et que je ne me suis pas trompé dans le jugement que j’ai porté plus haut.


LE DOCTEUR LIVINGSTONE À LORD GRANVILLE.
« Ounyanyembé, 1er juillet 1872.
« Mylord,

« Il est nécessaire de rappeler que, par suite de l’emploi d’esclaves au lieu d’hommes libres, j’ai éprouvé de grands préjudices. Cela m’a fait perdre deux années, infligé plus de dix-huit cents milles de marche