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par la manière dont il aura obéi aux instructions de M. Stanley, s’il a les qualités requises pour être conservé. Son devoir, ainsi que vous l’avez fort bien dit aux autres, est de se plier aux ordres qui lui sont donnés, de veiller à ce que les gens qu’il commande accomplissent ces mêmes ordres, sans invoquer les usages ni les pratiques des autres caravanes.

« Je vous prie de vouloir bien remettre à M. Stanley les cinq cents livres en numéraire qui ont été placées entre vos mains, pour mon usage, par le Gouvernement, et que M. Stanley emploiera aux dépenses dont je l’ai chargé ; vous voudrez bien accepter son reçu comme étant, de ma part, une quittance suffisante. Il sait le genre de personnes dont j’ai besoin, et je ne doute pas que votre influence consulaire ne s’emploie pour l’aider à se procurer tout ce que je lui demande, et à presser le départ de ma caravane.

« Si vous n’aviez pas reçu la lettre que je vous ai écrite précipitamment le 28 octobre 1871, lors de mon arrivée à Oujiji, vous pourriez encore être induit à m’envoyer des esclaves. En supposant que vous en ayez engagé, n’hésitez pas, je vous prie, à rompre le contrat, quelle que soit la dépense qui doive résulter de sa résiliation.

« J’ai donné à M. Stanley un billet à ordre sur Bombay, dans le cas où vous auriez dépensé les mille livres du Gouvernement.

« Nul esclave ne doit m’être envoyé, je le répète ; tous ceux qui m’ont été expédiés avaient la ferme conviction qu’ils ne se rendaient pas à Oujiji pour me suivre, mais au contraire pour me ramener ; et tous ont juré (faussement, bien entendu) que cet ordre leur avait été donné par vous-même.

« Je mets sous cette enveloppe le reçu d’un chronomètre que voudra bien me prêter un capitaine de vaisseau de notre marine royale, qui pourra le faire sans préjudice pour sa navigation.

« Avant d’en finir avec toutes ces questions pécuniaires, j’ajouterai que la promptitude est pour moi d’une importance vitale ; et s’il se présente un moyen plus rapide de se procurer de l’argent, soit par mister Young, soit par MM. Couth et Cie, mes banquiers, saisissez-le, je vous prie. Je m’engage à couvrir par un chèque, et dès l’arrivée de mes hommes, tous les fonds qui auront été demandés ; je m’y engage ici formellement.

« D’après les journaux qui ont été envoyés par M. Webb à M. Stanley, vous auriez eu la conviction que les objets et les dépêches que vous avez remis aux Banians pouvaient gagner l’Oujiji en un mois ou à peu près ; vous auriez été dans une grave erreur. La caisse que vous m’avez expédiée est restée en route pendant quatre ans ; et les bagages, ainsi que les lettres qui, je suppose, devaient y être jointes, bagages et lettres envoyés par un nommé Hassan, ont disparu. Les dépêches confiées à Shérif ont mis quatorze mois ; et l’un des paquets a été détruit. Ce Shérif, vous le savez aujourd’hui ; a vendu tout ce