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septembre 1870, m’annonce que le gouvernement de Sa Majesté a généreusement donné mille livres pour que les articles dont j’avais besoin me fussent envoyés. Divers obstacles se sont opposés à l’expédition d’une valeur de cinq cents livres ; mais au commencement de novembre toute difficulté avait disparu. Malheureusement, vous avez eu de nouveau recours à des esclaves ; et l’un de ceux-ci m’apprend qu’ils sont restés à Bagamoyo jusqu’à la fin de février 1871, c’est-à-dire près de quatre mois. Au bout de ce temps, pendant lequel personne ne les a surveillés, le bruit s’est répandu que le consul allait venir ; et ils sont partis la veille de votre arrivée, dont l’objet n’était pas de les voir, mais de faire une excursion qui n’avait rien d’officiel. Ces esclaves atteignirent l’Ounyanyembé au mois de mai ; la guerre qui éclata au mois de juillet leur fournit une bonne excuse pour ne pas en sortir. Une année tout entière s’est donc passée à festoyer des esclaves sur les cinq cents livres que le Gouvernement envoyait pour me secourir. Ainsi que l’individu qui voulait désespérer parce qu’il avait brisé la photographie de sa femme, j’ai été sur le point de perdre l’espoir d’accomplir la tâche qui me reste encore à faire. J’ai besoin d’hommes, et non d’êtres serviles ; les hommes libres abondent à Zanzibar ; mais si, au lieu de s’adresser à quelque Arabe énergique, on s’en remet à Ladha, en le faisant surveiller simplement par un interprète, ou par quelque autre, je peux attendre vingt ans ce que vos esclaves dépenseront en festins. »



LE DOCTEUR LIVINGSTONE AU DOCTEUR KIRK.
« Ounyanyembé, 20 février 1872.
« Mon cher Kirk,

« J’envoie M. Stanley à Zanzibar pour m’y chercher cinquante hommes libres avec lesquels je pourrai achever mon œuvre, et je vous demande de vouloir bien user de votre influence auprès du sultan pour qu’il me désigne un homme capable, un chef qui m’amène promptement les porteurs, et qui m’accompagne jusqu’à la fin de mes travaux ; un homme de bonne renommée, voulant remplir ses engagements envers moi, et qui n’essayera sous aucun prétexte d’infliger (sic) aucune spéculation à ma caravane. Il est nécessaire d’être explicite à ce sujet ; mais lorsque nous serons dans un pays où l’ivoire abonde, si le chef en question a fait preuve d’énergie et de capacité, je m’arrangerai de manière à lui rendre le voyage profitable au moyen de mes propres valeurs. S’il a déjà fait partie d’une caravane, il saura à quelles obligations il sera tenu envers moi. À son arrivée ici, je verrai,