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niquer avec Livingstone avant d’aller plus loin. Nous aurons donc par cette voie, sinon par une autre, et avant peu, un rapport certain de la position actuelle de notre grand voyageur et de ses plans pour l’avenir.

« Ceux qui connaissent personnellement M. Stanley parlent avec une conviction profonde de la fermeté de son caractère, de sa détermination et de ses aptitudes à voyager en Afrique. Sa caravane est bien équipée ; il a le grand avantage d’avoir auprès de lui Bombay, le factotum bien connu de Speke et de Grant. Il est complètement indépendant, n’agit qu’avec ses propres ressources, et ne semble être inspiré que par la passion des aventures et des découvertes. Je n’ai pas besoin de dire que s’il réussit à nous rendre Livingstone, ou à l’aider à résoudre le grand problème des sources du Nil et du Congo, il sera accueilli par cette Société aussi cordialement, aussi chaleureusement que s’il était Anglais et voyageant sous nos propres auspices. »

On voit qu’à cette époque sir Henry Rawlison était à mon égard dans les dispositions les plus flatteuses.



DOCTEUR KIRK À SIR RODERICK MURCHISON.
« Zanzibar, 25 septembre 1871.
Cher Sir Roderick,

« Vous verrez par le compte rendu envoyé au Foreign Office, les difficultés qui ont surgi dans l’Ounyanyembé, et qui ont rompu toute communication entre la côte et Oujiji. Les nouvelles que nous avons eues de ce dernier point sont déjà anciennes, et il pourra s’écouler beaucoup de temps avant que nous apprenions quelque chose de certain sur les mouvements du Dr Livingstone.

« Tout ce que je peux dire, c’est que je manque absolument d’informations ; ni Livingstone, ni l’Arabe avec lequel il voyage, Mohammed ben Ghérib, ne sont arrivés. Le bruit court qu’ils doivent revenir en doublant l’extrémité méridionale du lac, par la route d’Ouemba ; mais ces rumeurs ne me paraissent pas dignes de foi.

« Je n’ai rien pu savoir d’exact au sujet du Manyéma. Tout le monde connaît cette province de nom, mais je n’ai trouvé personne qui y fût allé. J’ai rencontré des gens qui ont traversé le Tanganika en face d’Oujiji, et qui ont vu partir des caravanes pour le Manyéma ; selon toute apparence, c’est une ligne spéciale nouvellement ouverte.

« Je suis bien aise que le gouverneur de l’Ounyanyembé soit révoqué. C’est à lui qu’on impute la guerre actuelle ; s’il y avait perdu la vie, tout le monde aurait été content.

« M. Stanley a pris part au combat ; les Arabes l’ont abandonné ;