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AU CONSUL KIRK, DE SHERIF BACHEIKH BEN AHMED.

« J’ai à vous apprendre que le 15 de Chaban (10 novembre) un messager est venu de Menama, apportant des lettres de plusieurs Arabes qui se trouvent dans cet endroit, et une du docteur. Ces lettres étaient datées du 10 Redjib (15 octobre).

« En réponse à mes questions, il m’a été dit que le docteur avait été souffrant, mais qu’il allait bien ; qu’il se trouvait pour l’instant dans la ville de Manakoso, avec Mohammed ben Ghérib, attendant sa caravane, étant sans moyens d’existence et n’ayant plus que huit hommes ; si bien qu’il ne peut ni avancer ni revenir.

« Nous lui avons envoyé douze de nos hommes, avec de l’étoffe américaine, du kaniki, des perles, du sucre, du café, du sel, deux paires de souliers, du plomb, de la poudre, du savon et une petite bouteille de quinine

« Tout ce qui lui manquait, nous le lui avons envoyé ; et je reste à Oujiji, en attendant ses ordres.

« Datée du 20 Chaban 1257 (15 novembre 1870).

« Pour traduction exacte,

« John Kirk. »

Cette lettre du métis qui l’a entièrement dépouillé fera sourire Livingstone, comme elle m’a fait rire moi-même.



EXTRAIT DU RAPPORT DE SIR HENRY RAWLISON, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ GÉOGRAPHIQUE DE LONDRES, SÉANCE DU 26 JUIN 1871.

« À l’égard de notre grand explorateur, nous sommes toujours dans un état de pénible incertitude. Les dernières nouvelles que nous a transmises le Dr Kirk, datées du mois d’août, annoncent que les traitants arabes avec lesquels Livingstone s’est rendu dans le Manyémeh, sont revenus de cet endroit à Oujiji, et qu’on les attendait dans l’Ounyanyembé au commencement de juin ; mais il n’est anivé à Zanzibar aucune nouvelle directe de Livingstone ; et si le Dr Kirk suppose que le grand voyageur est toujours dans le Manyémeh, c’est purement par induction. La seconde cargaison qui lui est destinée a pendant ce temps-là traversé l’Ounyanyembé, en route pour Oujiji ; et le Dr Kirk attendait avec impatience la nouvelle de l’arrivée, à ce dernier endroit, du voyageur américain, M. Stanley. Ce gentleman qui, dit-on, est de la race des vrais explorateurs, a quitté Bagamoyo pour se rendre à Oujiji en février dernier, et a l’intention de commu-