vaient tous que celui-ci avait quitté les bords du lac depuis longtemps pour un voyage d’où il n’était pas revenu.
« Le pays que j’ai traversé, au delà du Kingani, est boisé, avec des intervalles qui le font ressembler à un très-beau parc. La grosse bête y abonde, y compris la girafe, l’élan, le zèbre, le caama, le gnou, d’autres encore. J’ai tué quelques-uns de ces animaux à une faible distance de la côte, une douzaine de milles au plus.
« Le Kingani est rempli d’hippopotames, et l’on trouve des buffles sur ses rives.
« Malheureusement, si dans cette région féconde, et relativement salubre, il y a des quantités de girafes, la tsétsé, fléau du bétail et des chevaux, infeste le pays.
« De retour à Bagamoyo j’ai consacré un jour à l’examen de l’établissement des missionnaires français, et à l’étude de leur emploi des esclaves libérés. J’aurai l’honneur de soumettre à Votre Seigneurie un rapport spécial sur cet objet.
« Depuis la visite que je lui ai faite il y a quatre ans, la ville de Bagamoyo a triplé d’étendue. Les huttes des indigènes y cèdent rapidement la place aux maisons de pierre ; et là comme ailleurs, sur cette partie du rivage, le commerce passe non moins vite aux mains des gens du Cotch.
25 juillet 1872.
« J’ai lu avec un vif intérêt le récit de l’entrevue que votre correspondant a eue à Marseille avec M. Stanley, le découvreur du Dr Livingstone, et j’éprouve le besoin de défendre le Dr Kirk, mon ami.
« Si quelque négligence a été apportée dans les communications qui ont eu lieu entre Zanzibar et le Dr Livingstone, permettez-moi de vous dire, tout d’abord, que je dois partager le blâme que l’on adresse à M. Kirk.
« J’étais alors titulaire du consulat de Zanzibar, et je dois être au moins responsable de l’apathie qu’on a montrée pendant les deux ans que j’ai passés à mon poste.
« Il faut se rappeler qu’à cette époque (de juin 1867 en avril 1869) on pensait que le Dr Livingstone était mort ; si bien que très-peu de lettres, sinon pas une, lui furent envoyées d’Angleterre. Je peux af-