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que j’aille chez ces cannibales, et, si je ne suis pas mangé, que je revienne au Tanganika, pour recevoir la nouvelle caravane qui m’est expédiée de Zanzibar. »



LETTRE OU DOCTEUR KIRK, ÉCRITE UN JOUR OU DEUX APRÈS LA PARTIE DE CHASSE DONT IL EST QUESTION PAGE 55.
« Zanzibar, 18 février 1871.
« Mylord,

« J’ai l’honneur de vous rapporter qu’ayant appris, par un indigène, que les sept hommes envoyés au docteur Livingstone par M. Churchill, et dont celui-ci a parlé dans sa lettre du 18 novembre 1870, étaient toujours à Bagamoyo, ou ils n’avaient pris aucune mesure pour se procurer des porteurs, ni pour se mettre en route, je résolus, si la chose était possible, de me rendre à la côte et de les faire partir. Le capitaine Tucker, commandant le Columbine, vaisseau de Sa Majesté, voulut bien, à ma requête, mettre son vaisseau à ma disposition pour cet objet.

« Arrivé à Bagamoyo, je trouvai, en effet, que la su dite caravane était toujours dans le village, tandis que les Arabes qui avaient la même destination partaient journellement. Il est vrai que cette année les porteurs sont rares ; il est venu peu de gens de l’Ounyamouézi, en raison du nombre de leurs compatriotes qui, l’année dernière, sont morts du choléra.

« Cependant, en usant de mon influence auprès des Arabes, j’ai réussi à faire partir immédiatement presque toute la cargaison, que j’ai accompagnée dans l’intérieur jusqu’à la seconde étape. À mon retour, je me suis arrangé avec un Arabe qui devra prendre les quatre ballots, restant de cette cargaison, et les faire porter dans l’Ounyanyembé, d’où ils seront envoyés à Oujiji par le gouverneur, Séid ben Sélim.

« Une fois partie, les porteurs ont peu de motifs pour s’attarder ; tandis qu’à Bagamoyo, logés dans de bonnes huttes, chez leurs compatriotes, et pensant y pouvoir jouir incognito d’une vie facile, tout en gagnant leur solde, ils auraient encore différé leur départ pendant des mois, si je n’y étais allé en personne.

« Dans la brève excursion que j’ai faite sur le sentier des caravanes, j’ai rencontré plusieurs bandes revenant de l’Ounyamouézi, de l’Ourori, etc. Questionnés par moi, les membres de ces divers partis, ainsi que leurs chefs, m’ont répondu qu’il n’y avait pas de nouvelles récentes de l’Oujiji et qu’on n’en avait aucune de Livingstone. Ils sa-