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lui ai fait de la situation de Livingstone, le gouvernement de Sa Majesté accorde une somme de mille livres au célèbre voyageur. »

Dans la séance annuelle de la Société royale de géographie, séance tenue le 13 juin 1870, le président revient sur cette question et prononce les paroles suivantes :

« Il y a eu à ce sujet de grandes méprises ; le nombre des jeunes gens qui se sont offerts pour aller à la recherche de Livingstone, a fait supposer qu’une expédition était sur le point de partir d’Angleterre à cette intention. Mais nulle entreprise de ce genre n’a été proposée. Livingstone est depuis trois ans et demi au cœur de l’Afrique, sans avoir auprès de lui un seul Européen ; sans avoir eu de secours, ni même de rapports avec l’Angleterre. Lui envoyer maintenant un jeune homme qui ne serait pas acclimaté, ne serait peut-être qu’ajouter à ses labeurs les soins qu’il aurait à donner au nouvel arrivant. C’est pourquoi les mille livres que le Gouvernement lui accorde seront envoyées à Livingstone par M. Churchill, consul à Zanzibar, qui se trouve à Londres accidentellement et qui est sur le point de retourner à son poste. Il chargera le docteur Kirk[1] d’organiser une expédition pareille à celle qui, l’année dernière, fut arrêtée par le choléra… »

On voit, par ce discours prononcé en juin 1870, qu’à cette époque nul projet d’expédition n’avait même été formé pour envoyer à la recherche de Livingstone. Or c’est au commencement d’octobre 1869 que j’ai reçu de M. Bennett l’ordre de retrouver le grand voyageur. La Société de géographie n’avait donc pas à me faire le reproche d’être allé sur ses brisées.



LETTRE DE M. CHURCHILL, CONSUL À ZANZIBAR.
« 18 novembre 1870.
« Mylord,

« Après de longs délais, qui paraîtront inutiles à ceux qui ne connaissent pas la contrée, je suis parvenu à envoyer au docteur Livingstone un renfort de sept hommes, qui se sont engagés à le suivre en qualité de porteurs, de bateliers, etc. J’ai expédié également au docteur une quantité d’étoffe, de grains de verre et de provisions pour son usage personnel. Il recevra par la même occasion les lettres et les papiers qui m’ont été confiés par lord Clarendon et par la Société géographique, ainsi que les vêtements que lui envoie sa famille. J’espère que tout cela atteindra Oujiji au mois de février ; mais on ne peut avoir à cet égard aucune certitude.

  1. Le docteur Kirk était alors vice-consul à Zanzibar.