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qu’ils en avaient l’autorisation, et celui qui conseillait le départ, puisqu’il était choisi pour arbitre et qu’il pensait que l’arrivée des gentlemen déplairait à Livingstone.

Seulement, je ne suis pas de l’avis de mister Kirk sur le dernier point. Je connais Livingstone ; il aurait accueilli à merveille ces jeunes gens qui venaient pour lui rendre service, et les aurait mis à même de saisir le fil de ses découvertes ; ce qu’il a fait pour moi en est la preuve.

Je ne proteste pas moins contre les sentiments que l’on attribue au docteur pour les géographes et pour leur Société ; il n’a jamais eu de querelle avec cette dernière ; et en quatre mois, je ne lui ai pas entendu dire un seul mot désobligeant ni pour la Société géographique, ni pour ses membres, dont ses amis personnels font partie, au moins pour la plupart.

La cause réelle de tous les ennuis qui ont accompagné la dissolution de l’entreprise, faite pour la recherche de Livingstone, a été dans cet oubli du Conseil de ne pas instruire le lieutenant Dawson de ce qu’il devait faire dans le cas où il me rencontrerait, et où il acquerrait l’assurance que le grand voyageur n’avait plus besoin de secours. S’il avait admis officiellement qu’il était possible que l’expédition américaine eût réussi dans cette mission de charité, et qu’il eût donné au lieutenant Dawson des instructions pour ce cas prévu, le Conseil n’aurait pas eu de reproches à faire au lieutenant et à ses compagnons, et n’aurait pas fait éprouver à ceux-ci le regret d’avoir mis leurs fortunes et leurs vies au service de la Société.

Maintenant, lecteur, je vous quitte. J’ai dit adieu aux Vouagogo et à leur effronterie, à Mionvou et à ses pareils, aux Vouavinza et à leurs clameurs, aux Vouaroundi et à leur inhospitalité ; aux marchands d’esclaves, Arabes et métis ; à la fièvre, aux marais et aux crocodiles ; à la plaine brûlante, à l’eau amère, aux grands bois, à mes fidèles compagnons, mes noirs amis ; à Livingstone, l’héroïque voyageur ; et à vous critiques, à vous tous, amis et ennemis, je dis adieu.

POST-SCRIPTUM

J’ai, dans le cours de ce volume, écrit des choses assez dures à l’égard de certains individus, géographes et autres ; je le reconnais. Si mes paroles ont blessé quelqu’un, je le regrette ; mon excuse