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vez redemandé hier si Livingstone n’avait réellement besoin de rien ; je vous ai répété qu’il était suffisamment pourvu, à l’exception de quelques objets dont voici la liste. Si vous pensez devoir le rejoindre, allez-y. Dans tous les cas, je vous conseille de ne pas disposer de votre matériel, ainsi qu’on vous en prête l’intention, avant d’y être autorise parla Société de géographie. Elle peut avoir d’autres vues sur vous, et vouloir appliquer à un nouveau but l’expédition que vous avez préparée à si grands frais.

— Oh ! je résigne mon commandement, et le laisse au jeune Livingstone, avec tous les bagages.

— Vous savez mieux que moi ce que vous avez à faire.

— Et je sais très-bien ce que je ferai. Mon intention est d’aller avec le capitaine Fraser au Kilima-Njaro, où nous aurons de belles parties de chasse. D’après New, le gibier foisonne dans ce pays-là. »

En me quittant, le lieutenant Henn alla remettre son commandement à M. Kirk. À partir de ce jour, l’entreprise fut aux mains de M. Oswald Livingstone. Celui-ci, après en avoir retiré les objets qui pouvaient être utiles à son père, résolut de vendre ce qu’il y avait en magasin. J’étais toujours d’avis qu’il valait mieux conserver ce matériel, la Société de géographie pouvant avoir le désir de l’utiliser pour un voyage d’exploration ; je le dis au docteur Kirk.

« Non, répondit le consul ; tout cela appartient au docteur Livingstone ; et comme cette cargaison ne lui est pas nécessaire, mieux vaut la lui convertir en argent, ce qui peut se faire sans beaucoup de perte. »

M. Charles New, missionnaire fixé à quelques milles au couchant de Mombas, m’a donné de grands détails sur la dissolution de cette entreprise. Il me les a d’abord communiqués verbalement ; puis me les a répétés dans une lettre, d’où j’extrais les lignes suivantes :

« Après un long séjour sur la côte orientale d’Afrique, je revenais en Angleterre, lorsqu’à Zanzibar, je rencontrai l’expédition anglaise qu’on envoyait à la recherche de Livingstone. Sur les instances du Conseil de la Société géographique, et d’une manière tout imprévue pour moi, il me fut demandé de me joindre à l’entreprise. J’hésitai d’abord ; puis j’acceptai la position d’interprète et celle de troisième commandant. Voici les termes de l’engagement auquel j’apposai ma signature :

« Je consens à faire partie de l’expédition envoyée à la recherche et au secours de Livingstone. Je m’engage à donner gratuitement