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CHAPITRE XVIII

Finalement.


Le 7 mai, à cinq Heures du soir, la daou qui nous ramenait à Zanzibar entra dans le port de cette ville. Mes hommes, ravis de se retrouver si près de chez eux, tirent de nombreuses décharges. La bannière américaine fut hissée ; nous vîmes bientôt les quais et les toits des maisons couverts de spectateurs ; et dans le nombre, tous les Européens, armés de longues-vues braquées sur nous.

La marche de la daou était lente ; mais un bateau se détacha du rivage et vint à notre rencontre ; nous y descendîmes. Peu d’instants après je serrais la main du capitaine Webb et je recevais de celui-ci un chaleureux accueil.

M. Charles New, qui, la surveille encore, était l’un des membres importants de l’expédition anglaise, se trouvait là ; je lui fus présenté. C’était un homme petit et mince, qui, malgré son air frêle, avait un fonds d’énergie presque trop grand pour son physique. Lui aussi me félicita chaudement.

Après un copieux diner, auquel je fis honneur de manière à surprendre mes nouveaux amis, j’eus la visite du lieutenant Dawson ; un beau jeune homme, d’une taille splendide, souple et vigoureux, la tournure élégante, la figure vive, l’air intelligent.

« Monsieur Stanley, dit-il, permettez que je vous félicite. »

Puis il m’exprima combien il m’enviait le résultat de mon voyage. J’avais « dégonflé ses voiles » (phrase nautique dont s’était également servi le lieutenant Henn). Dès qu’il avait su, poursuivit-il, que j’avais retrouvé Livingstone, il avait franchi le canal, était ailé chez le consul et avait résigné son commandement.

« Ne pensez-vous pas avoir agi avec un peu trop de précipitation ? lui demandai-je.

— C’est possible ; mais j’avais entendu dire que M. Webb avait eu de vos nouvelles ; que vous aviez découvert, avec Livingstone,