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xxxxUn Journal en blanc.
xxxx Un chronomètre.
xxxx Une chaîne pour les réfractaires.

Y compris ces derniers objets, la cargaison devait former soixante dix charges, qui, en l’absence de porteurs, n’étaient qu’un embarras.

Livingstone, à cette époque, en avait neuf ; restait à s’en procurer une soixantaine, sans lesquels il ne pouvait rien. Toutes les richesses de Londres et de New-York, entassées devant lui, n’auraient servi qu’à le tantaliser, sans lui fournir le moyen de faire un pas.

On se battait toujours, et les Vouanyamouézi, on se le rappelle, ne se louent jamais en temps de guerre ; il fallait chercher au loin. Je fus donc chargé, dès que j’aurais gagné Zanzibar, d’enrôler cinquante hommes libres, de les armer, de les équiper et de les faire partir immédiatement.

Cette commission m’imposait le devoir de me rendre en toute hâte à la côte et d’agir avec toute la promptitude dont j’étais capable, avec tout le zèle que j’y aurais apporté pour moi-même. Pas de halte, pas de repos tant que je n’aurais pas rempli mon mandat. Je n’hésitai pas à m’y engager ; mais c’était mettre à néant le projet que j’avais formé de revenir par le Nil et de rapporter des nouvelles de Baker.

Livingstone avait terminé sa correspondance. Il déposa entre mes mains vingt lettres pour la Grande-Bretagne, six pour Bombay et deux pour New-York. Ces dernières étaient toutes les deux pour James Gordon Bennett junior, le père de celui-ci n’ayant pris aucune part à l’entreprise qui m’avait été confiée.

Je demande pardon au lecteur de reproduire une de ces lettres, que tout le monde a pu connaître ; mais elle peint tout entier l’homme qui a mérité que, pour savoir seulement s’il vivait encore, on fit une expédition coûteuse.

« Oujiji-sur-Tanganika, Afrique orientale, novembre 1871
« À M. James Gordon Bennett, junior Esq. »
« Mon cher monsieur,

« Il est en général assez difficile d’écrire à une personne que l’on n’a jamais vue ; il semble que l’on s’adresse à une abstraction.