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homme ou une femme qui, en entrant, ne s’inclinât profondément devant elle, comme font les catholiques devant l’image de la Vierge.

On se rappelle que, en passant à Bemba, nos guides nous firent arrêter pour s’y munir de la précieuse argile qui assure un bon retour. L’énorme excavation que présente la falaise, à l’endroit qui fournit cette argile, tutélaire, prouve que c’est une ancienne croyance.

Un autre article de foi des Vouajiji est qu’ils ont sur les crocodiles
Idole.
une influence toute-puissante, au point de s’en faire des complaisants. On racontait dans le village, comme un fait avéré, que l’un de ces monstres, non moins bien dressé que le phoque de Barnum, et obéissant aux ordres secrets de certains individus, allait jusqu’à enlever un homme dans sa case, afin de l’emporter dans le lac, et à se rendre sur la place du marché, pour y découvrir un voleur dissimulé parmi la foule, voleur qu’il savait toujours découvrir.

Les Vouajiji sont également persuadés qu’avec des offrandes on peut apaiser le dieu jaloux du Tanganika, dont la voix courroucée rugit dans le Kabogo. Jamais ils ne passent devant cette montagne caverneuse, dont la pensée les remplit d’effroi, sans jeter dans le lac un morceau d’étoffe ou des grains de verre. Ce sont,