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vinza, on trouve une peuplade différente, dont les mœurs et les usages sont les mêmes que ceux des Vouajiji, des Vouakaranga, des Vouaroundi, des Vouavira, des Vouatouta, des Vouatousi.

La manière de saluer vous annonce tout d’abord que vous avez changé de nation. C’est une cérémonie assez fatigante que le salut de deux Vouavinza. En approchant l’un de l’autre, ils se tendent les deux mains et profèrent les mots vouaki, vouaki ; puis ils se prennent tous les deux par les coudes, se frottent les bras mutuellement, en répétant avec vitesse vouaki, vouaki, vouaké, vouaké, et terminent cette formule par des houh, houh qui expriment une satisfaction réciproque.

Les femmes saluent l’autre sexe, même les garçonnets à moitié venus, en s’inclinant jusqu’à se toucher les orteils avec le bout des doigts ; ou bien elles se mettent de côté et battent des mains, tout en criant comme les autres : vouaki, vouaki, vouaké, vouaké, houh, houh ; à quoi les hommes répondent en frappant aussi dans leurs mains et en disant les mêmes paroles.

Quand les gens de ces tribus ne sont pas assez riches pour acheter de la cotonnade, ou pas assez habiles pour se faire de l’étoffe, ils ont pour vêtement une peau de chèvre, attachée sur l’épaule gauche et retombant d’un côté du corps.

Plus industrieux, les Vouajiji se fabriquent, avec le coton de leurs jardins, un tissu qui, pour la texture, ressemble au sérapé du Mexique.

En fait d’ornements, toutes ces peuplades affectionnent les anneaux de cuivre et les spirales de fil de laiton et de fil de fer autour des poignets et des chevilles ; ce qui n’empêche pas la verroterie. En outre, les bijoux d’ivoire sont en grande faveur depuis l’Ouvinza jusqu’aux derniers districts de l’Ouroundi.

Nulle part je n’ai trouvé les coiffures plus variées que dans cette dernière province et dans l’Oujiji. On voit là des crânes entièrement nus, ou conservant des lignes de cheveux, lignes circulaires ou diagonales ; tantôt ce sont des crêtes, des brosses, des touffes ; tantôt des rubans, des bouclettes sur le front et sur les tempes, des croissants, des raies, etc. ; d’où nous pouvons conclure que, dans cette région, l’art du coiffeur n’a pas moins d’importance que dans les pays civilisés.

Le tatouage de ces tribus est également très-fantaisiste et bien supérieur à celui des autres peuplades. Vous rencontrez chez elles depuis la cicatrice amorphe jusqu’aux dessins les plus compliqués : lignes courbes et lignes droites, se coupant et s’enche-