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l’Ougara et l’Oukonongo ; au midi par l’Ousohoua et par l’Oufipa ; à l’ouest par le Tanganika.

De l’Oukahouendi, nous avons passé dans l’Ouvinza-Méridional, pays beaucoup plus tourmenté, déchire par de profonds ravins, coupé dans tous les sens par des lignes brunes de rochers nus ; pays de montagnes et de rocailles. Il présente, dans la vallée du Malagarazi, de nombreuses salines, d’où les indigènes retirent des quantités considérables de sel. Peu de cours d’eau traversent cette contrée, dont les chèvres et le grain sont au nombre des principales productions.

Après avoir traversé le Malagarazi, nous avons trouvé une longue bande de terre, déployée dans le sens de la latitude, et qui porte le nom d’Ouvinza-Septentrional. Le sol y est pauvre, et ne nourrit qu’une jungle clairsemée, composée d’arbustes épineux, de gommiers, de tamariniers, de mimosas, parmi lesquels se voient un petit nombre d’échantillons rabougris du tek de ces parages. On y trouve de grandes plaines salines, dont la possession, ou l’exploitation exclusive, est un sujet de conflit perpétuel entre les deux grands chefs Lokanda Mira et Nzogéra.

Dans sa partie supérieure, le Malagarazi est connu sous le nom de Gombé du nord. En traversant les grandes salines dont il vient d’être question, il contracte un goût légèrement saumâtre, mais qui n’a rien de désagréable. Il se jette dans le Tanganika au sud de rétablissement d’Oujiji. Cette rivière serait, je crois, navigable par bateau, depuis Vouilyankourou jusqu’à son embouchure ; je sais du moins qu’il en serait ainsi dans la saison pluvieuse.

L’Ouvinza-Septentrional est borné, vers le nord, par l’Ouhha ; au levant par l’Oukalaganza et par l’Ousagozi, provinces occidentales de l’Ounyamouézi ; au sud par le Malagarazi ; à l’ouest par l’Oukaranga.

Ses principaux établissements sont Ousényé, Mpété, Yambého, Siala, Isinga, l’île de Nzogéra et les districts de Lokanda Mira. De même que l’Ouvinza du sud, il a pour produits et pour objets de commerce les chèvres, le grain et le sel.

L’Ouhha, dans lequel nous entrons en sortant de l’Ouvinza, est une plaine immense dont l’aspect est celui des prairies du Nébraska. Il est divisé en deux provinces, le Kiményi et l’Antari. Dans son ensemble, il a pour limites, au nord, l’Outouta ; au sud et à l’est, l’Ouvinza ; à l’ouest, l’Oukaranga et l’Oujiji.

La chaîne de montagnes qui, dit-on, sépare l’Ouhha de l’Outouta, donne naissance à deux rivières importantes, le Rousougi