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La colique est supposée devoir guérir par des vomissements que l’on provoque, en s’enfonçant le doigt dans la gorge.

Contre la dysenterie, on s’applique sur le ventre, et sur la partie postérieure, des pierres que l’on a fait chauffer.

Les gens pris de fièvre paludéenne, s’enveloppent dans leurs choukkas, et se mettent en plein soleil jusqu’à ce que la transpiration s’établisse ; mais j’ai vu dans ma propre bande, ce traitement être suivi de mort

Dans les cas de petite vérole, une quarantaine rigoureuse imposée au malade, est le seul moyen employé. Personne, excepté les gens qui ont survécu à l’horrible atteinte, ne veut approcher du malheureux. En marche il est exclu de la bande, et contraint de se retirer dans une hutte, bâtie à cet effet en dehors du camp. Mais dans les caravanes suivantes il y a de jeunes étourdis qui, sans y penser, visitent ce lazaret. Au bout de quelques jours ils perdent l’appétit, se plaignent de malaise, de fièvre, de douleurs dans le dos. On sait alors à quoi s’en tenir, et à leur tour on les expulse. Si le courage ou la force leur manque, ils meurent sur la route, car nul établissement ne leur permet d’approcher de son enceinte. S’il peut encore le faire, le maudit cherche la jungle, s’y arrange une cabane, et reste là, avec sa petite provision d’eau et de vivres, attendant qu’il guérisse ou qu’il meure.

En quittant les forêts de l’Ounyamouézi, nous nous sommes trouvés dans l’Oukomongo. Ses mtembous chargés de pêches, son bois de tek, ses larges couches de minerai de fer, qui se montrent fréquemment à fleur de sol, ont rendu cette province célèbre dans toute la région.

La partie orientale de l’Oukonongo n’est que le prolongement des plaines boisées de l’Ounyamouézi, plaines charmantes qui ressemblent à des parcs. Mais en approchant de l’Oukahouendi, on voit surgir des masses énormes, dont les eaux se déversent dans la Mréra, et dans les ravins marécageux qui se dirigent vers la plaine de Rikoua.

C’est une perspective extrêmement agréable, quelque chose d’attirant que la première vue de ces masses bleues et coniques, se dressant isolées, ou trois par trois, au-dessus de la plaine immense, qui, d’après les renseignements que j’ai recueillis, s’étend jusqu’aux pâturages des Vouatouta du sud.

Le Roungoua traverse cette vaste plaine, et beaucoup de ses affluents ont leurs sources précisément à l’endroit où l’Oukonongo touche à l’Oukahouendi.