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n’en fait usage, sur cette ligne, que dans l’Oukonongo et dans l’Ouvinza, où les naturels fondent celui dont ils ont besoin.

Les maladies qui atteignent communément les indigènes, à l’ouest de l’Ounyanyembé, sont les dyssenteries aiguë et chronique, les fièvres intermittente et rémittente, le choléra morbus, la fièvre typhoïde, la fièvre lente et continue, les maladies du cœur, les rhumatismes, les ophthalmies, la petite vérole, la paralysie, la gale, les maux de gorge, la phthisie, la colique, les affections cutanées, les ulcères, la syphilis, la hernie ombilicale, le prolapsus ani, les convulsions, et la néphrite.

Mais le véritable fléau de cette région, c’est la petite vérole. Les crânes des victimes de ce terrible mal, crânes blanchis qui se voient au long de chaque sentier des caravanes, disent trop bien les ravages qu’elle fait tous les ans, non-seulement parmi les bandes voyageuses, mais dans les tribus voisines. Des caravanes sont parfois décimées, et des bourgades plus qu’à demi dépeuplées par l’affreuse épidémie. Témoin journalier de cette dépopulation, Livingstone a demandé du vaccin ; et, grâce à l’envoi qui lui a été fait de cette matière, il a pu sauver un grand nombre d’existences.

Comme remèdes à tous leurs maux, les indigènes ont les simples que leur vend le mganga ou sorcier, et qu’ils emploient soit en nature, soit en décoction.

L’usage médicinal du ricin leur est complètement inconnu ; ils savent bien extraire l’huile de la graine ; mais ils ne l’emploient que pour s’en barbouiller la tête et le corps.

Leurs vomitifs, qui proviennent de l’écorce d’un certain arbre, dont je n’ai pas pu savoir le nom, sont, d’après les Arabes, d’une grande efficacité.

Pour les maladies néphrétiques, les Vouaganga ont une drogue qu’ils font avec l’extrait de la racine d’une plante, et celui des feuilles d’un arbuste, que l’on trouve aux environs de l’Ounyamouézi. Ils n’ont jamais voulu me faire connaître cette plante, ni cet arbuste malgré tout ce que j’ai fait pour les y décider. Je leur avais offert de l’étoffe ; bien que j’aie vu un homme faire usage de leur remède quotidiennement pendant un mois, sans en obtenir aucun effet. Les Arabes, en pareil cas, font une décoction de gomme-résine, dont ils boivent tous les jours une tlasse avant de se mettre au lit ; ou bien ils prennent matin et soir une tasse de lait nouvellement tiré.

Pour combattre les rhumatismes, les indigènes se couchent au soleil, ou se soumettent à des frictions rapides.