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crinière grisâtre lui entoure la tête, lui couvre les épaules, et se détache sur un manteau d’un gris foncé, mêlé de brun clair. Sa queue est longue et terminée par un bouquet de poils. Il fait sa demeure dans les cavernes ou dans le creux des grands arbres.

Le vouandirou de couleur grise est celui que nous avons trouvé près des sources du Rougoufou ; mais plus à l’ouest, sur les bords de quelques affluents de cette rivière, nous avons rencontré ce babouin en grand nombre, et avec la robe complètement fauve.

Après celui-ci, vient l’énorme cynocéphale dont j’ai donné la description dans le chapitre précédent. Il y a dans l’Oukahouendi, ainsi que dans l’ouest de l’Oukonongo, une autre espèce de babouins plus petite et à face noire, pareille au tota d’Abyssinie. Ces babouins sont extrêmement actifs, et bons grimpeurs. Ils vivent en société, et font leur nourriture de baies sauvages, de fruits du mbembou et d’insectes.

Nous avons vu les grands félins d’Afrique, lion et léopard, dans les forêts de l’Oukahouendi. Le premier habite les franges épaisses de grands arbres qui bordent les cours d’eau ; on le trouve infailliblement dans toutes ces prairies parsemées de bois, qui ressemblent à des parcs, et où le gibier est en abondance.

La cynhyène se fait entendre presque toutes les nuits, principalement dans l’Ougogo et dans l’Outanda. Aussi gros qu’un mâtin, cet animal a une tête puissante et la gueule extrêmement forte. Le système dentaire est, chez lui, pareil à celui des chiens ; tandis qu’on ne trouve chez les hyènes que six fausses molaires à la mâchoire supérieure, huit à la mâchoire inférieure[1]. Les dents de la cynhyène, fisi des naturels, sont armées de pointes formidables et tranchantes qui leur permettent de broyer les os les plus durs. La robe est d’un fauve mêlé de gris et d’une teinte sale, avec des taches noires qui ont l’air d’être fanées. Les oreilles sont grandes, épaisses, également tachetées de noir[2].

  1. « Three false molars in the upper row, and four in the lower ; » (sous-entendu de chaque côté de la mâchoire). Il aurait été plus frappant et plus réel de montrer cette différence dans le nombre total ; 40 ou 42 dents pour les chiens, 34 pour les hyènes. Les fausses molaires ne semblent pas avoir un chiffre bien déterminé. Sans entrer dans les détails, nous dirons que Boitard, par exemple, donne aux chiens ce même nombre de petites molaires : « trois en haut, quatre en bas ; » ce qui enlève à des dents le caractère distinctif dont il est question dans le texte. (Note du traducteur.)
  2. Il faut ici, comme ailleurs, attribuer uniquement la description qu’on vient de lire aux spécimens que l’auteur a eus sous les yeux ; c’est du reste sa particularité qui lui donne un sérieux intérêt. Le pelage de la cynhyène est très-variable ; mêlé de blanc, de noir, de jaune, plus ou moins fauve, plus ou moins lavé de gris ; tantôt c’est l’une de ces couleurs qui domine, tantôt l’autre. C’est principalement sur le