Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/436

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le tamarinier est commun dans toute cette région ; mais c’est dans l’Ousagara, et à l’ouest de l’Ounyanyembé, qu’il acquiert son plus grand développement. En les mettant infuser dans l’eau, on fait avec ses fruits un breuvage d’une acidité fort agréable.

Le msandarousi, l’arbre au copal, se rencontre souvent dans l’Oukahouendi. Le miombo, le mtoundo, le palmyra (Borassus flabelliformis) se voient également dans les forêts que nous avons traversées.

Le tamaris, l’élégant mimosa, au doux parfum, les acacias d’espèces diverses, mériteraient une notice ; mais la place nous manque. Ces derniers croissent partout et sont pour les caravanes un véritable fléau, en raison de leurs branches peu élevées et largement étendues. On ne se figure pas ce que les voyageurs ont à souffrir de ces acacies épineuses, hérissées de toutes les formes d’aiguillons, de crochets et de grappins. Un jour que Sélim, étant malade, avait grand’peine à se tenir à âne, il fut saisi au cou par un de ces harpons, du genre de l’Attends-un-peu[1], et affreusement déchiré à proximité effrayante de la jugulaire. Il en portera la marque jusqu’à son dernier jour.

À ces arbres des forêts il faut ajouter le kolqual d’Abyssinie, l’euphorbe candélabre, qui en certains endroits atteint quarante pieds d’élévation.

Les aloès et les cactus se voient partout, mais principalement dans les plaines arides de l’Ougogo et dans l’Ouvinza méridional.

Parmi les arbres à fruit, nous avons cité le mbembou, qui donne la pêche sauvage ; le matonga, qui porte la noix vormique ; le mtogoué, un autre strychnos, dont les fruits sont connus dans l’Inde sous le nom de pommes des bois ; le singhoué, qui fournit une sorte de prune ; et dans l’Oukahouendi, les variétés de raisin sont nombreuses ; mais il y a en outre une quantité d’espèces vénéneuses, ou inoffensives, dont je n’ai pas pu connaître les propriétés, pas même savoir le nom.

Les Arabes de l’Ounyanyembé ont introduit dans leurs jardins le papayer, le goyavier, le limonier, le citronnier, le manguier, l’oranger et le grenadier.

L’alimentation des diverses tribus qui habitent l’Ounyamouézi et les provinces qui s’étendent jusqu’au lac, se compose de matama

  1. Acacia detinens ; épines en croc, plus traîtresses, plus redoutables que la griffe du chat. Cette acacie forme d’épais buissons, masse impénétrable de vingt pieds de hauteur, « dont chaque pouce offre un de ces grappins affilés, pouvant couper le cuir ainsi qu’au tranchet, » disent Cumming et Livingstone. (Note du traducteur.)