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Les espèces que l’on voit le plus fréquemment sont le mtoundou, le myombo, le mkora, l’imbité, le mkourongo, le mbembou, le mvoulé, le mtogoué, le msandarousi, le mninga, le mbougou, le matonga ; ainsi qu’on les appelle en Kisahouahili.

Tous ces arbres sont utilisés par les naturels et d’une façon ingénieuse. L’imbité leur fournit des chevrons aussi beaux que le cèdre, et qui se prêtent fort bien à la sculpture. On en fait également des portes et des piliers qui soutiennent le toit de la véranda. Il émet une odeur très-agréable, et son bois d’un roux foncé, pareil à celui de l’acajou, veiné de jaune pâle, est d’un charmant effet.

Le mkora est un bel arbre qui, dans l’Ouganda et dans certaines parties de l’Oukonongo, atteint des proportions majestueuses. C’est avec son bois que les indigènes confectionnent les escabeaux, laborieusement ouvrés, qui s’appellent kitis, et dont les chefs et les anciens de la tribu font grand usage dans toute cette partie de l’Afrique. C’est aussi avec le mkora que se fabriquent les mortiers énormes dans lesquels le sorgho et le maïs sont réduits en farine.

Le mkouroungo donne le piton qui sert à broyer le grain. Il est plus dur, plus résistant que l’hickory[1], d’une teinte blanchâtre, et devient brillant par le polissage.

L’écorce du mbougou est transformée en étoffe. Après l’avoir fait tremper dans l’eau, cette écorce est battue, séchée, remouillée, resséchée à plusieurs reprises, vigoureusement frottée, et, alors, offre l’apparence d’un feutre épais et lâche.

Des cordes sont également fabriquées avec l’écorce du mbougou ; mais cette dernière est plus fréquemment employée à faire de ces grandes boîtes cylindriques, pareilles à nos anciennes caisses en bois blanc. Nous avons dit que ces caisses se nomment kirindos ; on les décore au moyen d’une peinture, composée de différentes sortes d’argile. Elles servent à mettre le grain, et sont parfois d’une taille gigantesque ; nous en avons cité une, on se le rappelle, qui avait dix pieds de haut et sept de large. Une forte charpente, sur laquelle elles sont placées, mettent ces énormes caisses hors de l’atteinte des fourmis blanches.

L’écorce du mbougou fait, en outre, d’excellentes couvertures de hangar, et compose souvent le fond de la kitanda, cette cou-

  1. Espèce de noyer de l’Amérique du Nord (genre Carga) dont le bois est d’un grand usage dans l’industrie.(Note du traducteur.)