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nika, pourvu toutefois que les riverains n’y missent pas obstacle. Une expédition, convenablement équipée sous ce rapport, ferait merveille en utilisant cette voie.

Le Ngouahalah, connu pour prendre naissance au nord de Kousouri, est franchi à plusieurs reprises par la route de l’Ounyanyembé, ainsi qu’on peut le voir en se dirigeant vers Toura[1]. À quelques milles de Madédita, du côté du levant, il tourne franchement au sud-ouest, traverse le Ngourou, passe dans le Manyara, où nous l’avons retrouvé sous le nom de Gombé-Méridional, simple noullah, dont les eaux n’ont de courant que pendant la force de la saison pluvieuse. Du Manyara, il traverse l’Ougala dans la direction de l’ouest-nord-ouest ; et avant de s’unir au Malagarazi, il reçoit la Mréra et le Mtambou, qui, après avoir arrosé la base orientale des monts Rousahoua, prennent au nord-est pour le rejoindre, en glissant dans les parcs de l’Ouvenda.

Tous les autres cours d’eau de l’Ounyamouézi, d’ailleurs peu nombreux et de nulle importance, se déchargent dans les deux Gombé. L’eau, dans cette province, est généralement fournie par de larges étangs, ou par ces grandes auges, lits profonds et parfois d’une longueur considérable, que dans l’Inde on appelle noullahs, et qui aux États-Unis portent le nom de gullies ou de gulches.

Lorsque les étangs et les noullahs font défaut, on creuse des puits, au moyen desquels on se procure une sorte de breuvage laiteux. Cette couleur est considérée par l’indigène comme une preuve certaine de la qualité du liquide. Demandez-lui si l’eau est bonne ; il vous répondra avec admiration : « O miope sana ! » oh ! tout à fait blanche ; ce qui veut dire qu’elle est excellente.

Les arbres qui constituent les forêts de l’Ounyamouézi appartiennent aux mêmes essences que ceux des bois de l’Oukonongo, de l’Ouvinza, de l’Ouhyanzi, et se retrouvent communément dans toute la zone équatoriale.

Le plus gros de tous ceux que l’on rencontre, à partir de l’Ouhyanzi jusqu’au Tanganika, est le mtamba ou figuier-sycomore, dont les proportions égalent celles des baobabs de l’Ougogo. Son fruit, assez agréable quand il est mûr, est recherché avec empressement par les indigènes. Mais ces figuiers sont peu nombreux, et de grandes distances les séparent les uns des autres.

  1. D’après la carte, il semblerait que ce n’est pas le Ngouahallah qui est traversé à plusieurs reprises, mais que ce sont diverses branches, dont la réunion constitue ce noullah, qui, lui-même, se joint à une autre source venue du Roubouga, et avec laquelle il forme le Gombé-Méridional. (Note du traducteur.)