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tique de l’Ounyamouézi, quand même cette province aurait conservé son ancienne étendue, et ne se trouverait, comme en 1671, qu’à dix jours de marche du Tanganika. Mais un indigène, voyageant sans fardeau, pourrait dans ce laps de temps gagner le Manyuéma, ou Manyuémayi, dont le mot Niméaroaye est probablement la corruption.

L’Ounyamouézi, tel qu’il est de nos jours, s’étend du Ngouhalah par de longitude est (point situé entre Mgongo Thembo et Madédita), jusqu’à Ousényé, par  ; et de l’extrémité méridionale du Victoria N’Yanza, par de latitude australe, au bord du Gombé, par  ; ce qui lui donne, en droite ligne, cent cinquante cinq milles géographiques de l’est à l’ouest, et cent quarante-neuf du nord au sud, formant une aire de vingt-quatre mille milles carrés.

Cet espace est divisé en un certain nombre de districts, tels que l’Ounyanyembé, l’Ousagari, l’Ougounda, l’Ougara, le Ngourou, le Msalala, l’Ousongo, le Khokoro, l’Ousimbiri, le Kasangaro, l’Ougoro, etc.

De toutes ces divisions, l’Ounyanyembé est la plus importante, à la fois par sa position centrale et par le chiffre de ses habitants. Au delà de ses limites, les Vouanyamouézi prennent, du côté de l’équateur, le nom de Vouasoukouma, ce qui veut dire gens du nord, et du côté opposé, celui de Vouatakama, ou gens du sud. Toutefois, cette dernière qualification, très-employée par les Vouasoukouma, est peu en usage dans l’Ounyanyembé.

Pris en général, l’Ounyamouézi peut être considéré comme la plus belle province de toute la région qui nous occupe. C’est un grand plateau ondulé, s’inclinant en pente douce vers le Tanganika, où s’égoutte la plus grande partie de son étendue.

Celui qui le regarderait à vol d’oiseau aurait sous les yeux un immense tapis de feuillage, déployé vers tous les points de l’horizon ; il verrait ce tapis troué çà et là par des plaines arides, par des cultures ou par des masses rocheuses, sombres cônes tronqués, dominant de molles ondulations, qui se soulèvent à perte de vue, et qui ressemblent aux vagues dont le mouvement s’endort après la tempête.

Du sommet bien choisi de l’un des blocs de syénite, blocs géants qui dépassent la crête des collines aux environs de Mgongo Tembo ou les croupes rocheuses de Ngaraiso, vous contempleriez une scène telle que vos regards n’en ont jamais rencontré. Il n’y a pas là de nobles montagnes, pas de hauteurs saisissantes, rien de pit-