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sion de l’Ouroundi, qui embrasse toute la contrée située au bord du lac, depuis la Mchala, sur la rive orientale, jusqu’à l’Ouvira, placé au couchant, avec une profondeur de plus de dix journées de marche vers le nord, et de plus d’un mois dans la direction du nord-ouest. Cette route d’un mois conduit à Mouroukouko, résidence de Mouézi, chef suprême de tout l’Ouroundi.

Au nord de ce royaume est le Rouanda, qui est également fort étendu.

Rouhinga nous parla ensuite du Roussizi. « Cette rivière, nous dit-il, prend sa source dans le voisinage d’un lac appelé Kivo, lac aussi long que de Mougihéhoua à Mougéré, et aussi large que de Mougihéhoua au pays de Vouaroumachanya, ce qui peut se traduire par environ dix-huit milles de longueur sur huit de large. Le lac Kivo est entouré de montagnes au nord et au couchant. C’est du côté nord-ouest de l’une de ces montagnes que sort le Roussizi, d’abord petit ruisseau rapide ; mais en se dirigeant vers le Tanganika, il se grossit de beaucoup de rivières et a déjà quatorze affluents quand il reçoit le Rouanda, qui est le plus large de tous[1].

« Le lac Kivo s’appelle ainsi du nom de la province dans laquelle il se trouve. D’un côté est le Moutoumbi (probablement l’Outoundi de Speke et de Baker) ; à l’ouest est le Rouanda, à l’est l’Ouroundi[2].

« Le chef du Kivo se nomme Kouansibara. »

L’étendue et la précision de ces renseignements rendaient très-difficile de les mettre en doute. Il ne restait plus qu’à voir déboucher la rivière.

Nous choisîmes parmi nos hommes dix pagayeurs vigoureux, et le lendemain matin nous partîmes pour explorer le fond du lac. Nous y trouvâmes sept grandes indentations dont l’ouverture a d’un mille et demi à trois milles de large, et que séparent de longues pointes sableuses, couvertes de matétés.

La première de ces baies, en partant du couchant, a cette largeur de trois milles dans sa partie méridionale, et sert de point de

  1. Ces quatorze affluents sont le Kagounissi, le Kahouran, le Mohira, le Nyamagana, le Nyakagounda, le Rouviro, le Rofoubou, le Kavimvira, le Myovê, le Roubouha, le Moukindou, le Sangé, le Roubirïzi, et le Kiriba.
  2. Le lac Kivo n’aurait-il pas été compris par Baker dans l’étendue qu’il à donnée à l’Albert N’Yanza, d’après les renseignements qu’il a obtenus des indigènes ? Sur sa carte, l’Outoumbi est placé au sud-est du grand lac, et au nord de l’Ouroundi ; situation qui, pour la première de ces provinces, deviendrait le nord-est du lac Kivo, et qui, en effet, mettrait la seconde au levant de celui-ci. (Note du traducteur.)