CHAPITRE XIV
Sur le Tanganîka.
Ayant formé le projet de visiter la côte nord du Tanganîka, s’il nous avait fallu revenir sans l’avoir exécuté, par suite du mauvais vouloir des uns ou de la rapacité des autres, nous aurions mérité les railleries dont on eût salué notre retour. Mais l’exemple de Burton m’avait mis en garde contre les terreurs des indigènes ou les extorsions de leurs chefs ; et nous n’avions à subir ni les craintes des Vouajiji, ni les exigences d’un Kannéna. J’avais à mon service, je l’ai déjà dit, vingt rameurs habiles dont j’étais sûr ; il ne s’agissait plus que de trouver un canot.
À la première parole, Séid ben Médjid mit le sien complètement à notre disposition pour aller n’importe où, et pour aussi longtemps qu’il nous serait agréable. Deux Vouajiji furent engagés en qualité de guides, à raison de huit mètres de cotonnade chacun ; et nos préparatifs se trouvèrent terminés.
J’ai dit que cette exploration avait été résolue entre le docteur et moi, par suite de l’intérêt qui s’attachait à la question du Roussizi, question sur laquelle on a tant discuté, et qui alors était toujours pendante.
Livingstone, qui dès 1869 aurait voulu la résoudre, avait accepté