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de l’Ouroundi ; colporteurs de Zanzibar, offrant de minces cotonnades imprimées ; et brocanteurs échangeant des perles bleues contre des perles rouges, dont la séduction est si grande qu’on les a nommées ravageuses-de-villes et qui-met-fin-aux-repas : ou contre des soungomazi, grains de porcelaine de deux couleurs et de la taille d’un œuf de pigeon ; ou bien pour des sofis, qui ressemblent à des fragments de tuyaux de pipe, et qui étaient alors en grande vogue dans l’Oujiji. Quand Burton y arriva, les perles bleues faisaient fureur et valaient trois fois les perles rouges.

Il y avait là des Vouagouhha, des Vouamanyéma, des gens de dix provinces plus ou moins voisines, plus ou moins éloignées : Vouavira, Vouavinza, Vouaroundi, Vouakahouendi, Vouasohoua ; puis des Arabes, des Vouangouana, des hommes de la côte, tous engagés dans de bruyantes affaires.

Têtes nues, et corps à peu près de même, les jeunes gens y faisaient la cour à de brunes Philis qui ne savaient pas rougir, comme leurs sœurs à peau blanche, sous les regards brûlants qui leur étaient adressés.

Des matrones faisaient là des commérages, comme partout font les vieilles femmes. Des enfants y babillaient, jouaient, riaient et se colletaient comme font les enfants de tous les pays ; et des vieillards, appuyés sur leurs arcs ou sur des lances, n’y étaient pas moins jaseurs que ceux des autres climats.