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grés de latitude et sa longueur est inconnue, — ces deux vastes contrées, peuplées de véritables païens, ne sont pas organisées en royaume comme l’Ouroundi, l’Ougounda et le Karagoueh. Chaque village y est soumis à un chef indépendant, et n’a rien de commun avec la bourgade voisine. Le plus intelligent de ces petits chefs ne sait nullement ce qui existe à trente milles de sa frontière. À cette distance du Loualaba, peu d’individus avaient entendu parler de ce fleuve remarquable. Une telle ignorance des habitants sur leur propre pays a rendu la tâche du docteur infiniment plus pénible. Sous ce rapport, les peuplades que Livingstone avait trouvées dans les autres parties de l’Afrique, semblaient
Armes des Vouamanyèma.
civilisées en comparaison de ces dernières ; cependant, comme industrie, les gens du Manyéma sont de beaucoup supérieurs à tous les indigènes qu’il avait rencontrés jusqu’alors. Au lieu de se contenter de peaux de bêtes, jetées négligemment sur les épaules, ainsi que font d’autres nations primitives, ils fabriquent, avec une herbe très-fine, des tissus qui valent au moins les plus beaux de ceux de ceux qu’on fait dans l’Inde avec la même matière. Ils connaissent également l’art de les teindre de différentes couleurs, telles qu’en noir, en jaune, ou en bleu foncé. Les Zanzibarites, frappés de la beauté de ces étoffes, les échangent avec empressement contre leur cotonnade. Presque tous les indigènes du Manyéma que j’ai eu l’occasion de voir portaient de petites