CHAPITRE XIII.
Chez Livingstone.
Je m’éveillai de bonne heure et demeurai stupéfait : j’étais dans une chambre, non dans ma tente. Ah ! oui, me rappelai-je, j’ai retrouvé Livingstone, et je suis dans sa maison. Je prêtai l’oreille pour que le fait me fût confirmé par le son de sa voix ; je n’entendis rien que le rugissement des vagues.
Je restai tranquillement dans mon lit. Dans mon lit ! N’était-ce pas un rêve ? Coucher primitif : quatre pièces de bois, des feuilles de palmier en guise de plume, un sac de crin sous ma tête, et pour draps ma peau d’ours ; néanmoins c’était un lit.
Afin de me rappeler à moi-même, je me soumis à un examen qui pût dissiper mes doutes.
« Pourquoi vous a-t-on envoyé en Afrique ?
— Pour chercher Livingstone.
— L’avez-vous trouvé ?
— Certainement ; ne suis-je pas chez lui ?
— À qui cette boussole que je vois là-bas, suspendue à cette cheville ? À qui ces habits, ces bottes, ces journaux épars, ces revues, ces numéros du Punch ?
— C’est bien à moi.
— Maintenant, qu’allez-vous faire ?
- ↑ Les Représentants de l’humanité, recueil de conférences faites en Angleterre, et publiées en 1849.(Note du traducteur.)