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fathha[1], puis mes hommes se sont éloignés du défunt en l’oubliant pour toujours.

7 septembre. Un Arabe appelé Mohammed m’a fait présent d’un petit garçon nommé Ndougou-M’hali, ou Richesse-de-mon-frère. Ce nom m’a déplu ; j’ai réuni mes vétérans et je les ai priés d’en choisir un qui fût plus exact. L’un a proposé Simba, qui signifie lion ; un autre a pensé à Ngombé, qui veut dire vache ; un troisième a soufflé Mirambo, ce qui a fait rire aux éclats. Bombay a suggéré Bombay-Mdogo (Petit-Bombay). Mais après l’avoir examiné, Oulimengo a trouvé que l’enfant devait s’appeler Kaloulou, parce que, a-t-il fait remarquer : « Voyez comme ses yeux brillent ; voyez son petit corps, si fluet, regardez ses mouvements. Comme il est agile, comme il est souple ! Kaloulou est bien son nom.

— Oui, Bana, ont dit tous les autres, nommez-le Kaloulou. »

En kisahouahili, c’est le nom du faon de l’antilope pygmée (A. perpusilla).

J’ai fait apporter un baquet plein d’eau. Sélim, qui ne demandait pas mieux que d’être parrain, a tenu l’enfant au-dessus du baquet, et j’ai prononcé les paroles suivantes : « Que désormais son nom soit Kaloulou, et que personne ne le lui enlève. » C’est ainsi que le négrillon de Mohammed a reçu le nom qu’il porte.

Notre bande est maintenant composée de trente-six personnes :

002 blancs,
001 jeune Arabe,
001 Hindi,
029 Vouangouana,
001 enfant du Londa (province de Cazembé),
001 enntde l’Ouganda,
001 enntde l’Ouhouemba ou Liemba.

Ce soir nous avons eu une vive alerte : un feu nourri a éclaté, venant de Tabora, et nous a fait croire à l’attaque de notre village. C’était une salve d’honneur qui annonçait à Mkasihoua, chef de l’Ounyanyembé, la visite de Kitambi.

8 septembre. Dans la soirée, Ben Nasib a reçu une lettre d’un Arabe de Mfouto, lui annonçant que Mirambo et les Vouatouta viennent d’arriver sous les murs de cette place ; on lui recommande

  1. Premier chapitre du Koran, d’où le nom de Fathha, qui signifie ouverture. D’après les Musulmans ce chapitre a des vertus merveilleuses. Les paroles, du reste, en sont fort belles. (Note du traducteur.)