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ce qu’elle renferme ; c’est un parti pris. Mais, au nom du ciel ! que deviendra Shaw dans une pareille crise ? Personne ne voudra le prendre sur ses épaules.

24 août. Le drapeau américain flotte toujours sur notre tembé, et les Arabes sont encore dans le pays.

Vers dix heures, un émissaire des gens de Tabora est venu, de la part de ceux-ci, me demander si je n’allais pas leur prêter assistance. J’en ai eu le vif désir ; mais après de longs débats avec moi-même, après avoir étudié le pour et te contre, examiné si la chose était prudente, si elle m’était permise ; ce que deviendraient
Vue en face de mon tembé.
mes gens si j’étais tué, moi-même s’ils désertaient ; après m’être rappelé le sort qu’avait eu le brave Khamis, je répondis que je n’irais pas ; que les Arabes n’avaient rien à craindre en restant dans leurs demeures, que je serais enchanté s’ils m’envoyaient l’ennemi à Kouihara, que j’en ferais alors mon affaire, mais que je n’irais pas à sa rencontre.

On dit que Mirambo et son lieutenant portent des parasols ; on ajoute que ce chef redoutable a les cheveux longs et de la barbe comme un pagazi. Si son armée se présente, tous ceux qui auront des ombrelles seront visés avec une attention spéciale, dans l’espoir d’un bon coup. D’après la croyance populaire, je devrais me