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ainsi, enfants de l’Oman ? Réponds, Sélim, fils de Séif ; devons-nous battre ce païen, ou retourner dans notre île ? »

Un murmure approbateur suivit cette apostrophe. La majorité du conseil était composée d’hommes jeunes, impatients de châtier l’audace de Mirambo. Sélim, fils de Séif, vieux patriarche à la voix grave et lente, essaya vainement de calmer ces rejetons de l’aristocratie de Mascate, de Mattrah et des Arabes du désert ; la véhémence de Khamis les avait remués trop vivement.

Saoud, le beau jeune homme ; (ils de Séid, prit la parole : « Mon père, dit-il, se souvient des jours où les Arabes allaient de Bagamoyo plan de tabora de kouihara et de kouikourou.
à Oujiji, et de Quiloa au Londa, sans autres armes que leurs bâtons de voyage. Ces jours sont passés ; nous subissons l’insulte des Vouagogo ; Souarourou, de l’Ousouhi, nous prend tout ce qui lui manque. Voici Mirambo qui nous ferme la route. Renoncerez-vous à l’ivoire de l’Oujiji, de l’Ouroundi, du Karagoueh, de l’Ouganda à cause de cet homme ? Non ; la guerre, la guerre ! jusqu’au moment où nous tiendrons sa barbe sous nos pieds, jusqu’au jour où ses États seront détruits, et où nous passerons sans crainte, n’ayant à la main que nos seuls bâtons de voyage. »

D’après l’assentiment qu’obtint ce discours, il était hors de doute qu’on allait se battre. Je pensais à Livingstone : que lui arriverait-il si, en marche pour l’Ounyanyembé, il tombait en pleine guerre ?