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était ainsi, la Mgéta, qui vient du couchant, serait la plus longue des deux branches[1]. Quel que soit le nom qu’on lui donne, le Kingani des Arabes l’Hamdallah des Vouamrima, le Roufou des Vouakouéré, des Vouakami, des Vouadoé et des Vouaségouhha, n’a plus une source inconnue. Il est formé par la réunion de la Mgéta et de l’Oungérengéri, qui descendent tous les deux de la pente occidentale du Mkambakou, dont la première contourne la base en se dirigeant au sud ; tandis que le second, né dans la partie septentrionale du même versant, prend la direction contraire et va rejoindre le Roufou, ainsi que la rivière est nommée par les indigènes, à partir de son entrée dans l’Oukouéré jusqu’au moment où elle se jette dans la mer. C’est au fleuve, résultant de la jonction de la Mgéta et de l’Oungérengéri, dont Speke et moi nous avons découvert les sources, que les Arabes donnent le nom de Kingani. Ce dernier a son embouchure à trois milles au nord de Bagamoyo.

La plus grande hauteur à laquelle nous soyons arrivés entre Bagamoyo et la capitale de l’Ouségouhha, n’a pas excédé mille pieds, au-dessus du niveau de la mer. À l’exception des pics de Dilima, que l’on aperçoit de temps à autre au nord de Kingarou Héra, et de plusieurs cônes aperçus dans les environs de Mikéseh, le terrain s’élève graduellement par une série d’ondulations, formant de grandes lignes parallèles couvertes de bois, fourrées de jungles ou simplement herbues, qui laissent entre elles de larges sillons par où les eaux s’écoulent au sud, et au sud-ouest, dans l’Oungérengéri.

Après avoir franchi cette rivière une seconde fois au delà de Simbamouenni, nous nous sommes vus tout à coup en face de cônes tronqués, reliés entre eux par de petites rampes en forme de selle, et rattachés de la sorte à un groupe de montagnes ; groupe isolé, qui s’élève au moins à deux mille pieds au-dessus de la rivière. À la base de ce massif est une longue arête boisée, qui se dirige à l’est, et qui sépare l’Oungérengéri du Vouami.

Le fier aspect de la scène ravit d’autant plus le voyageur, que ce dernier s’imagine avoir atteint le niveau où la fièvre disparaît ; car, dans son ignorance du pays, il ne l’attribue qu’aux jungles et aux marais des terrains bas.

Une marche, à partir de Simbamouenni, marche qui vous fait

  1. Cette information, recueillie également par Burton, se trouve dans le Voyage aux grands lacs, page 99 ; le Mkambakou y est désigné sous le nom de Montagnes du Douthoumi.(Note du traducteur.)