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nombre, les fourmis blanches, dont le pouvoir destructeur est tout simplement terrifiant. Porte-manteaux, nattes, vêtements, étoffe ; bref, tout ce que j’avais semblait devoir disparaître ; je craignais que ma tente ne fût dévorée pendant mon sommeil. Jusque-là cette engeance n’avait pas été un sujet d’inquiétude ; ailleurs, c’étaient les fourmis noires et les fourmis rouges qui avaient absorbé notre attention ; mais ici les noires étaient rares et je n’en vis pas une rouge.

Après trois jours de halte, je me décidai à reprendre la marche, qui devait continuer sans interruption jusqu’à Mvoumi, village de l’Ougogo, où je serais initié à l’art de débattre le honga[1].

La première étape, de Mpouapoua à Kisokoueh, fut très-brève : quatre mille seulement, afin que le Cheik Thani, le Cheik Hamed, et cinq ou six caravanes de Vouasahouahili, pussent me rejoindre ainsi qu’il était convenu, et se rendre avec moi à Kounyo, sur les confins du Marenga Mkhali.

  1. Du verbe Ku honga : donner l’argent du passage, pris substantivement par les Arabes, pour désigner le tribut, qui, d’après son nom même, n’est qu’un droit de transit. Voir Burton, Voyage aux Grands lacs, page 223. (Note du traducteur.)