pourra ! ma petite amie. Nous allons à la grâce de Dieu, et sous sa main, mon enfant. »
Elle leva la tête et le regarda de tous ses yeux. Même à la lueur incertaine des étoiles, elle vit sur sa figure tant de confiance et de courage qu’elle se sentit rassurée.
« Ne me fais pas languir, Maroussia, je vois que tu ne sais pas combien j’aime les contes… »
Maroussia commença.
« Il était une fois un Cosaque qui maria sa fille à un beau jeune homme.
— Il a bien fait ! l’on conte commence bien, si le marié était un brave garçon, » dit l’envoyé.
Maroussia hocha la tête de droite à gauche au lieu de répondre et continua :
« La jeune fille n’avait pas beaucoup d’amitié pour son fiancé. Il était beau, mais ses yeux ne lui paraissaient guère bons. Cependant, comme son père tenait beaucoup à ce mariage, elle obéit à son père et se maria.
« Dès que le mariage fut fait, le mari emmena sa jeune femme chez lui, bien loin, oh ! très loin.
— Pauvre fille ! dit l’envoyé, elle devait regretter son père et sa mère.
— La maison du mari était très-belle, elle était même superbe ; c’était comme un château ou un palais, mais un palais triste. Elle était bâtie dans une forêt si épaisse et si sombre, qu’on ne voyait