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MAROUSSIA.

— Ne sais-tu pas, dit Tchetchevik, qui les inspirera, ces ordres, et qui inspirera celui qui les lui conseillera ? Eh bien, c’est là que tout d’abord ta lettre sera lue. Je la remettrai moi-même aussitôt que j’aurai fini ma tournée. Je ne perdrai pas une heure, mon ataman, tu peux y compter. Et si tout ne va pas bien, si je sentais que ta lettre peut être inutile, sois tranquille, je l’anéantirais. Elle n’aurait pas été écrite.  »

Il s’était levé.

Tout émue de la fin de cette scène, Maroussia s’élança près de son grand ami.

« Baise la main qui vient d’écrire cette lettre, lui dit Tchetchevik.

— Ah ! je le désirais, dit Maroussia. Je suis muette quand il le veut, dit-elle, s’adressant à l’ataman, sourde quand il m’en prie, j’oublie tout quand il me fait un signe, et j’aime et j’honore tout ce qu’il honore et tout ce qu’il aime.  »

Et prenant la main du grand ataman avant qu’il eût pu la retirer, Maroussia y avait déposé un respectueux baiser.

« Ah ! dit le grand ataman à Tchetchevik, tu es aimé, toi !

— Tu es aimé aussi, lui dit Maroussia ; tu es aimé par mon grand ami et par nous, parce que tu aimes l’Ukraine. »

L’ataman les reconduisit jusqu’au seuil de la