La lumière l’éclairait faiblement, et on ne pouvait distinguer ses traits. Mais les yeux, les yeux perçants et chercheurs, flamboyaient comme des charbons ardents.
« Je me prosterne devant le grand ataman, » dit Tchetchevik en faisant un profond salut.
Maroussia, qui se tenait toujours près de son grand ami, salua aussi.
« Vous êtes les bienvenus, répondit le grand ataman. Quelle chanson nous chanteras-tu, brave chanteur ? »
Le son même de la voix vous révélait un homme habitué à commander, un homme ne sachant pas se gêner quand il s’agissait de dire son opinion ou de la défendre.
« Quelle chanson, notre grand ataman ? J’en ai plus d’une à te faire entendre, et de ma façon, si tu daignes les écouter. »
Le grand ataman ne répondit rien. Mais quelles paroles, si fortes qu’elles soient, pouvaient mieux exprimer la douleur que ce silence de quelques instants !
« D’où viens-tu ? dit-il enfin.
— Du Zaporogié, répondit Tchetchevik. Les braves du Zaporogié présentent leurs compliments au grand ataman.
— Dans le temps où nous sommes, nul n’a à faire, nul n’a à recevoir de compliments, répondit l’ataman. Entre dans ma chambre. »