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côté de celui qu’il occupait. Ils partirent à 6 heures du soir. Le Père Jean fit un signe de croix et se mit mentalement sous la protection du Seigneur, formant les vœux les plus sincères pour le rétablissement de la santé de l’Auguste Malade. À 8 h. du soir, le Père fut invité à dîner dans la salle à manger du train et il eut l’honneur d’être placé à côté de S. M. la Reine. Je me sentis émotionné, écrit-il, de l’amabilité et de la prévenance de Sa Majesté et de tout le personnel. Leur bonté pour moi excédait mon admiration. Après le dîner, vers 10 h. du soir, un télégramme de Livadia vint leur annoncer de la part du prince royal de Grèce que l’état de S. M. l’Empereur avait empiré et que des symptômes dangereux s’étaient déclarés. Cette nouvelle alarmante fit naître en eux des craintes pour la vie du malade. Ils prièrent tous en secret, demandant au Seigneur qu’il daignât prolonger les jours du Souverain pour le bonheur de la Russie. Les dépêches arrivaient tous les jours, les nouvelles variaient, tantôt la maladie empirait, tantôt le malade allait mieux.

Enfin le 8 octobre à 9 h. du matin, ils arrivèrent à Yalta sur le bâtiment de guerre Souvenir du Mercure. Les Augustes voyageurs furent accueillis au port par Son Altesse Impériale le Grand Duc héritier, le Prince Royal de Grèce et le personnel de la suite de S. M. l’Empereur. Pendant que les personnes de la famille impériale quittaient le bateau et adressaient les compliments d’usage, le Père Jean prit congé et partit directement dans une voiture qui l’attendait pour le conduire à la