Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nul prophète n’est bien reçu en son pays. (Luc, IV, 24.). Si mesquin et si insuffisant que puisse te paraître un tel homme, respecte en lui l’image de Dieu, surtout s’il parle avec amour, et encore plus si, en même temps, il agit avec amour.[1].

— Pendant la prière ou pendant la lecture de l’Écriture Sainte, il faut pieusement t’unir à chaque pensée, à chaque parole de la prière ou de l’Écriture comme si c’était l’Esprit-Saint lui-même, l’Esprit de vérité qui te parlait. Le doute et le mépris pour la parole Divine doivent être énergiquement repoussés et détruits comme un poison qui vient de l’esprit du mensonge. Or, comme le doute et le mépris sont le fruit de la présomption et de l’orgueil, il faut déraciner cet orgueil du cœur. Il faut, pour ainsi dire, pouvoir ressembler à un enfant qui balbutie en toute simplicité devant Dieu, à cet enfant qui ne sait ni ne prononce que les paroles que ses parents lui ont apprises, qui n’en connaît pas d’autres et qui ne fait nulle attention à ce que les autres lui disent. Car c’est l’Esprit Saint qui a appris aux Saints Pères, à ces enfants doux et simples, les termes dans lesquels nous devons prier, remercier et glorifier Dieu, dans les prières que l’Église nous recommande de réciter. Souviens-toi que nous sommes tous les enfants de notre Père céleste, et considère tous les hommes dans la simplicité de ton âme, comme les enfants de notre Père souverainement saint, clément, partout présent, sachant tout, pouvant tout, supérieurement sage, juste, immuable, n’abandonnant personne, nous protégeant tous sous les ailes de sa bonté sans borne. Prodigue l’amour à tes semblables et triomphe de tout mal dans l’homme par l’effet du bien.[2]

  1. Page 112.
  2. Page 351.