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tout en même temps ; seulement les yeux du Seigneur sont un nombre infini de fois plus lumineux que le soleil. (Eccles. xxiii, 27). La contemplation ardente du Seigneur est une source de paix et de joie pour l’âme. Le doute concernant sa présence produit le trouble, l’affliction et l’angoisse du cœur. Une prière sincère donne la paix du cœur, mais si la prière est superficielle et distraite, elle blesse et torture le cœur.[1]

— Si Dieu, dans son amour providentiel, ne délaisse pas la plus petite herbe, la fleur la plus délicate ou les feuilles des arbres sans les combler de bienfaits, comment pourrait-il nous abandonner ? Oh ! oui, chaque homme doit être bien convaincu que le Seigneur est fidèle à lui-même dans sa sollicitude à l’égard de la plus infime de ses créatures. Selon les paroles du Sauveur, Dieu revêt l’herbe des champs et nourrit les oiseaux du ciel. (Cf. Math. VI, 26, 30). Quels moyens Dieu n’emploie-il pas pour nous combler de joie, nous qui sommes ses enfants ? Avec la tendresse d’une mère il fait surgir du néant, tout exprès pour nous, à chaque nouvel été, par sa toute puissance et sa sagesse éternelle, ces plantes magnifiques et ces belles fleurs des champs. Qu’elles nous fassent éprouver la joie qui est dans le dessein de Dieu ; mais en la ressentant n’oublions pas de glorifier la bonté du Créateur, notre Père Céleste. Offrons-lui notre cœur plein d’amour pour lui, en retour de tant de bienfaits de sa munificence ![2]

— Si le Seigneur n’avait pas tant d’amour et une patience infinie pour le genre humain, aurait-il enduré nos grandes offenses, se serait-il incarné, se serait-il voué aux souffrances et à la mort pour nous sauver, nous aurait-il accordé son corps et son sang très purs, que

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