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tout ce qui est saint, envers l’Église, envers l’éternité et envers l’humanité.[1]

— Quel est le but de notre vie sur la terre, mes frères ? Ce but, c’est d’aller nous reposer en Dieu, après avoir traversé toutes les épreuves qui nous sont envoyées sous forme d’afflictions et de misères terrestres, et, après nous être sanctifiés toujours de plus en plus par la vertu des Sacrements. Oui, d’aller nous reposer en Dieu, car Dieu est le repos de notre esprit. C’est pourquoi nous chantons en priant pour les morts : Seigneur, donnez le repos à l’âme de votre serviteur. Nous demandons pour le décédé le repos, cet objectif de tous les désirs, et nous le demandons à Dieu. Par conséquent est-il raisonnable de s’affliger outre mesure de la perte de nos morts ? Venez à Moi, vous tous qui êtes chargés, et je vous soulagerai, dit le Seigneur. Et nos défunts, morts d’une mort chrétienne, arrivent à cet appel du repos. Pourquoi donc nous affliger ?[2].

— Il y a un sentiment qui rend la paix à ma pensée et à mon cœur : je veux l’écrire ici pour qu’il reste toujours présent à ma mémoire et pour qu’il me soutienne au milieu des labeurs et des soucis de la vie ! Quel est ce sentiment ? C’est la maxime chrétienne, si pleine d’une vive espérance et d’une force pacifiante si miraculeuse : « Tout est pour moi dans le Seigneur ! » Voilà mon trésor inappréciable ! Voilà les paroles précieuses qui peuvent rendre l’homme tranquille dans n’importe quelle position, avec lesquelles on peut être riche quand on est pauvre, généreux quand on est riche, riant envers les hommes, et toujours plein d’espérance malgré nos péchés. Tout est pour moi dans le Seigneur. C’est lui qui est ma foi, mon espérance et mon amour, mon courage, ma force, ma paix, ma joie,

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