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vassées qui ne peuvent retenir l’eau. (Jerm. II. 15). Pourquoi sommes-nous dans une agitation, dans un mouvement continuel ? Pourquoi éprouvons-nous cette soif des plaisirs, de l’argent, des honneurs, des parures et d’autres choses pareilles ? Tout cela est mort, pourriture, cadavre. Le prince de la mort, le démon, est un être simple lui aussi ; aussi use-t-il de moyens fort simples pour nous entraîner dans ses filets et nous frapper à mort. Nous devons être par conséquent toujours sur le qui-vive, et repousser tout attachement aux choses de ce monde, afin d’éviter les coups de notre ennemi.[1]

— Lorsque nous avons Jésus dans notre cœur, nous sommes contents de tout ; la gêne est pour nous l’aisance la plus parfaite, l’amertume est une douceur, la misère une richesse, la faim une satiété, l’affliction une joie ! Mais lorsque Jésus ne se trouve pas dans notre cœur, nous sommes mécontents de tout : rien ne nous rend heureux, ni la santé, ni le confort, ni les rangs, ni les honneurs, ni les plaisirs, ni les palais, ni l’abondance d’une table pourvue de plats et de vins de toute espèce, ni la richesse de la toilette, en un mot, rien. Ah ! combien Jésus, le Dispensateur de la vie et notre Sauveur, est nécessaire à l’homme ! Et pour qu’Il entre en nous, combien il est utile d’avoir soif, d’avoir faim, de dormir peu, de s’habiller simplement, de tout supporter tranquillement, avec patience et sans rancune. Le persécuteur de nos âmes, le démon, nous épie à chaque moment, tâchant de souiller notre âme par un péché ou par une passion, de nous faire prendre une habitude coupable et d’augmenter les obstacles dans la voie de notre salut. Il s’efforce surtout de nous inspirer l’indifférence envers Dieu, envers

  1. P. 332.