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inanimées qu’aux paroles du grand prophète Moïse, qui a été inspiré de Dieu et qui a vu Dieu ![1].


§ 3. — De l’union avec Dieu.


À quoi peut-on connaître qu’un chrétien est en union avec le Christ ? On le connaît quand ce chrétien a souvent recours à Jésus-Christ, quand il prononce fréquemment ce nom si doux pour l’invoquer, quand son cœur se tourne souvent vers lui, pour faire appel à son secours. En effet, il est naturel que le croyant manifeste sa foi en Jésus et par la bouche et par le regard, car il sait que sans Jésus il est impuissant et sans joie. Il est rare, très rare, que l’homme qui reste loin du Christ porte ses pensées vers le Christ ; et si cela lui arrive, il le fait, mais sans foi, sans sincérité, sans amour, mais en quelque sorte par hasard ou par nécessité, comme s’il s’adressait à quelqu’un qu’il ne connaît que fort peu, dont la vue ne donne à son cœur aucune joie, aucune douceur, aucun charme, aucun attrait. Au contraire, nous remarquons que ceux qui sont en union avec le Christ n’ont pas une pensée à laquelle Jésus ne soit pas associé, et qu’ils ne vivent que de lui. Le Christ est leur souffle, leur nourriture, leur demeure, en un mot, tout ; ils s’attachent à lui pour ainsi dire par tout leur être, à cause de la douceur de son nom et de l’attachement de sa grâce, selon la parole du prophète : mon âme s’est attachée à Vous (Ps. LXII, 8). Et ce contact intime les remplit d’une félicité inénarrable que le monde ignore. Tels sont les indices auxquels nous reconnaissons ceux qui ont trouvé Jésus, et ceux qui ne l’ont pas encore trouvé. Ces derniers n’ayant pas de foi sincère, passent leur vie à ne se préoccuper que des choses du monde,

  1. Pages 60 et 61.