par notre parole, et nous les employons uniquement à servir le péché et la vanité du monde, à n’obéir qu’à ce qui est terrestre et périssable, au lieu de les employer avant tout à servir Dieu, à le reconnaître comme le Créateur très sage de tout ce qui existe, à le prier, à l’implorer, à lui rendre grâces et gloire, à faire mutuellement preuve d’amour et de respect pour nos semblables, et à ne servir que dans la stricte mesure du nécessaire ce monde qui est appelé à disparaître un jour et à périr. Nous nous amusons à faire valoir nos connaissances puisées dans la vanité mondaine, et nous perdons à les acquérir un temps précieux qui nous est donné pour nous préparer à l’éternité. Nous nous amusons souvent avec nos fonctions, avec nos devoirs, en les remplissant avec légèreté, avec négligence et quelquefois au détriment de la justice, ou en faisant servir ces fonctions mêmes à nos propres avantages matériels. Nous nous amusons avec la beauté de l’homme ou celle de la femme, et nous en profitons souvent pour assouvir nos passions. Nous nous amusons avec notre temps, ce temps précieux dont nous devrions user avec prudence pour mériter la vie éternelle, au lieu de le passer à jouer et à nous amuser sans relâche. Nous nous amusons enfin avec notre propre personne, en l’érigeant en une sorte d’idole devant laquelle nous nous prosternons nous-mêmes, cherchant à amener les autres à se prosterner aussi. Quel est celui qui serait capable de décrire toutes nos erreurs, ainsi que toute l’étendue de notre bassesse, de nos extravagances, de notre vanité et de la perdition dans laquelle nous nous précipitons volontairement nous-mêmes ? Quelle est la réponse que nous donnerons au Roi immortel, au Christ, notre Dieu, qui viendra dans la gloire de son Père juger les vivants et les morts, scruter les secrets de nos cœurs et nous demander compte de chacune de nos paroles
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