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lumière qui illumine tout l’homme venant en ce monde. (Joan. I, 9) s’est intimement uni à elle, et si le Saint-Esprit est survenu et la vertu du Très-Haut l’a couverte de son ombre ? (Luc, I. 35). Combien la bienheureuse Vierge est au dessus des Saints, combien elle est non seulement sainte, mais supérieurement sainte, si elle est devenue le temple immaculé de la divinité ; si elle a été entièrement pénétrée du Saint-Esprit dans toutes ses pensées, dans tous ses sentiments, dans toutes ses actions, et si le Créateur lui-même a créé pour lui un corps de son sang ? En vérité, elle possède une sainteté suprême, absolue, inébranlable, éternellement invariable et divine ; car Dieu, l’Être tout-parfait, devenu son fils comme homme, l’a rendue toute-parfaite à cause de son humilité infinie, de sa pureté et de son amour pour la source de toute-pureté, c’est-à-dire pour Dieu, de son renoncement complet au monde et de son attachement intime au royaume d’en haut. Mais la plus haute preuve de sa perfection, c’est qu’elle est devenue la Mère de notre Seigneur, c’est qu’elle l’a porté dans son sein… Puis elle a souffert à cause de lui, elle a versé des larmes pour lui, et elle lui a voué toute sa vie, absorbée dans son esprit et ne formant avec lui qu’un même cœur, une même âme, une même sainteté. Oh ! elle est sublime cette union d’amour et de sainteté de la très-sainte Vierge Marie et de son Fils divin, notre Seigneur Jésus-Christ ! Les saints du ciel sont dignes aussi d’admiration à cause de leur amour sans borne pour le Seigneur et à cause des flots de sang et de sueur qu’ils ont versés pour cet amour.[1].

— Il est bon, il est très-bon de posséder la vertu, dans le sens purement humain de ce mot. Un homme de bien jouit toujours de la paix du cœur, il est aimé de Dieu, et ceux qui le connaissent éprouvent pour lui

  1. P. 389.