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morale, par l’indifférence pour les biens spirituels, ou par les richesses de la vie temporelle. Oh ! combien ce dernier état est dangereux ! il est plus dangereux que le précédent, que l’état de chagrin, de malheur, de maladie etc. Il nous fait facilement oublier Dieu et nous prive de la faculté de ressentir ses faveurs : Nous nous assoupissons, nous nous endormons moralement. Et comme l’époux tardait à venir, elles sommeillèrent toutes et s’endormirent. Or, vers minuit un cri s’entendit : voilà que l’époux vient, venez au devant de lui. (Math. XXV, S. 6). Oui, dans le malheur nous recourons toujours malgré nous à Dieu pour demander son secours, nous sentons toujours que Dieu est le Dieu de notre salut, le Dieu Sauveur, qu’il est notre vie, notre souffle, notre lumière, notre force. Par conséquent, il vaut mieux que le chrétien éprouve des malheurs.[1].

— Si tu vois quelqu’un qui, sous l’influence du démon, est préoccupé d’une bagatelle, s’en fait un tourment et ne cesse d’en parler et d’en fatiguer les autres, ne te fâche pas contre lui, et sois persuadé que tu as devant toi un homme malade d’esprit, grâce au démon. Sois bon et doux avec lui et adresse à l’instant même une prière à Dieu en récitant avec une foi tranquille et inébranlable le verset suivant composé en l’honneur de la sainte Face : nous saluons votre très-sainte image, ô Seigneur Jésus, Dieu clément, en vous demandant de nous accorder le pardon de nos péchés, car vous avez bien voulu être attaché à la croix pour délivrer de la violence du démon ceux que vous avez créés. C’est pourquoi, pénétrés de reconnaissance, nous nous écrions : Vous avez rempli de joie toute la création, ô notre Sauveur, en venant sauver le monde.[2].

— Le démon attaque le cœur des prêtres par la paresse,

  1. P. 259.
  2. P. 202.