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TROISIÈME PARTIE.

LETTRE XLIX. — MADAME DE LEBENSEI À MADEMOISELLE D’ALBÉMAR.
Paris, 4 juin.

Je suis bien malheureuse, mademoiselle, d’avoir à vous causer la peine, la plus cruelle. Madame d’Albémar est à toute extrémité ; on l’a transportée à Paris dans le délire, et ce qu’elle dit dans cet état fait trop voir que les peines de son cœur sont la cause de la maladie dont elle est atteinte. S’il en est encore temps, venez près d’elle. M. de Mondoville est dans un état qui ne diffère guère de celui de Delphine ; mon mari seul conserve assez de présence d’esprit pour secourir ces deux infortunés. Madame d’Albémar a déjà prononcé plusieurs fois votre nom. Ah ! que n’êtes-vous ici ! que ne vous reste-t-il du moins l’espérance que vous y arriverez à temps !