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GENEVIÈVE DE BRABANT.

demandent la vie de leur mère ! prêtez-leur quelque temps encore celle qui les a tant aimés ; quelque temps encore, et vous la rappellerez à vous. Mais après dix années de souffrances, des instans de bonheur feront du bien à ces âmes troublées, et votre bonté leur rendra la force de vivre et de vous servir.

ADOLPHE.

Ah, mon père ! parlez encore ; ce que vous dites est si vrai !

L’ENFANT.

Mon père, priez aussi pour moi, car je ne veux pas vivre sans ma mère.

L’ERMITE.

Mes enfans, entendez-vous ?…

(On entend de la musique dans l’éloignement.)
ADOLPHE.

Ne sont-ce pas nos amis qui viennent à nous ?

L’ERMITE.

Mes enfans, le ciel nous a répondu. Regardez !

GENEVIÈVE, revenant à elle.

Sigefroi, mes enfans, quel pouvoir me rend à la vie ?

L’ENFANT.

Ma mère, Dieu nous a exaucés.