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brillante Geneviève ! O mon Dieu ! celle qui se prosterne à vos pieds vaut mieux, elle est plus humble, elle est plus soumise. Depuis dix ans elle n’existe que par vous : ainsi sont tous les êtres, mais tous ne le sentent pas. Il en est qui croient vivre par eux-mêmes, qui pensent gouverner le sort ; mais moi, je sais que chacun de mes jours est marqué par un bienfait de Dieu, et qu’une protection particulière et constante dirige miraculeusement ma vie abandonnée.


Scène III.

GENEVIÈVE et son ENFANT.
L’ENFANT, avec des fleurs à la main.

Eh bien ! ma mère, la biche est prête. Nous pouvons partir ; mais je voudrois emporter toutes les fleurs qui sont devant notre grotte.

GENEVIÈVE.

Ma fille, elles seraient flétries ce soir.

L’ENFANT.

Mais quand nous serons parties, qui donc respirera leur parfum ?

GENEVIÈVE.

Le ciel qui les a fait éclore.