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AGAR

L’ange.
(Il frappe un rocher de la palme qu’il tient à la main, et en fait jaillir une source.)

Agar ! regarde.

Agar.

De l’eau, de l’eau ! et mon fils n’en aurait pas ; non, je n’en veux point. Non, j’aime mieux mourir !

L’ange.

Agar, les bienfaits de l’Éternel sont sans bornes ; il fait naître la source dans les déserts, comme l’espérance au fond des cœurs flétris par l’infortune. Remplis ta coupe, Agar, et va la porter à ton fils.

Agar.

Dieu, seroit-il possible ?

L’ange.

Ismaël, Ismaël ! le Tout-Puissant te rappelle à la vie.

Ismaël.

Ah, ma mère !

Agar.

Ah, mon enfant !

Ismaël.

Quel bien tu me fais ! sans toi j’allois mourir, et je ne t’aurois plus revue.