renommée sera la divinité tutélaire qui te protégera toujours.
Il faut que je la connoisse enfin, cette rivale. Vénus me la désignera. (Elle se met à genoux devant le portique du temple de Vénus. Ô Vénus ! toi qui as pitié des femmes, réponds à ma prière, et tire-moi de l’obscurité profonde qui m’environne. J’ai trop long-temps interrogé le prophétique Apollon, et ses oracles ne m’ont appris que les secrets de la poésie. Que m’importent à présent ces secrets ? ils peuvent révéler la pensée des dieux sur l’univers ; mais toi, tu sais les secrets du cœur, et ce sont ceux-là que je te demande. — Tendre Vénus, réponds-moi : quelle est la beauté qui m’a fait oublier de Phaon ? Est-ce ta jeune Mélanthée, qui porte sur ses épaules un carquois, et qui rivalise avec Diane, ton ennemie, dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ? Est-ce Atthis, qui méprise l’art de plaire, et veut, comme Minerve, que sa beauté serve seulement à ramener tous les cœurs au culte de ta vertu ? Est-ce Clymène, habile à chanter et à jouer de la cithare ? Apollon un moment parut la distinguer ; mais bientôt j’attirai sur moi tous ses feux. Une seule, parmi les Lesbiennes, te